20 Mar Sieste au travail : laissez les tabous dormir…
Faire la sieste sur son lieu de travail : rêve éveillé ou pratique de plus en plus répandue ?
Contre toute attente, nombre d’entreprises françaises se mettent à développer des infrastructures dédiées à la sieste au travail.
C’est un usage assez répandu dans le reste du monde. – En Chine, c’est un droit constitutionnel, au Japon un signe de dévouement à l’entreprise.
En France, la sieste est souvent perçue comme un signe de procrastination et de fainéantise.
Pourtant, selon une étude de l’Inpes (Institut Nationale de Prévention et d’Education pour la Santé) sur les Français et le sommeil : 45 % des personnes interrogées estiment dormir moins que ce dont elles ont besoin et 62 % des Français rencontrent au moins un trouble du sommeil. Trouble qui se ressent forcément au travail…
Mais, heureusement, les mentalités évoluent !
Vous n’êtes pas seuls…!
Vous laissez échapper un bâillement, vos yeux se ferment petit à petit sans que vous ne puissiez rien faire ?
S’il vous arrive de piquer du nez en pleine journée de travail, ne vous inquiétez pas, 20% des travailleurs français sont dans le même cas que vous.
Mauvaise nuit, esprit préoccupé, stress, les raisons de ces baisses de régime sont nombreuses.
Selon le médecin somnologue français Eric Mullens, il est normal de faire la sieste en milieu de journée car cela répond à un besoin naturel du corps qui rencontre un pic de fatigue à ce moment.
Il ajoute que celle-ci peut s’avérer bénéfique, voire nécessaire, ce même si vous avez passé une nuit réparatrice – entre 7h et 8h de sommeil -.
Mais alors, dormir au bureau, c’est bénéfique pour qui ?
Ce qui est bon pour vous l’est aussi pour votre entreprise
Au delà du confort que procure une petite sieste, c’est un excellent moyen de se rebooster pour le reste de la journée !
Selon une étude de l’université britannique de Cambridge1 , la sieste permet d’augmenter ses performances cognitives et psychomotrices.
Ainsi, une petite sieste d’une vingtaine de minutes permet d’accroître votre dynamisme, votre créativité et votre concentration : si c’est pas une bonne nouvelle ça !
Cependant, n’oubliez pas les mots d’Eric Mullens : « Il faut privilégier des siestes courtes, car s’endormir plus longtemps provoque un réveil difficile et parfois même des insomnies les nuits suivantes ».
Si vous dépassez les 20 minutes de sommeil, vous risquez donc de rentrer dans votre phase de sommeil dite « profonde » et votre réveil n’aura pas du tout les effets escomptés …
Les entreprises qui y croient et qui s’y mettent !
De nombreuses recherches sociologiques montrent que 26% des travailleurs français pratiquent « la sieste en secret ».
Seulement, cette sensation de braver un interdit et la possibilité de se faire réprimander à tout instant n’aide pas à la relaxation et n’apporte pas un repos réparateur.
C’est pour cela que certaines structures décident de prendre cet enjeu à bras le corps en installant des infrastructures dédiées au repos en entreprise.
Au Plessis-Robinson, le groupe Renault a mis en place des salles de repos individuelles utilisées quotidiennement par un centaine de collaborateurs.
Ces CalmSpace sont équipés de lumières douces et évolutives pour favoriser le repos et sont programmés pour des siestes de 20 minutes ou moins – ce qui permet de ne pas sortir du sommeil léger -.
CalmSpace Renault
La « micro-sieste »
S’il ne faut pas dépasser les 20 minutes de sieste pour rester dans la phase de sommeil léger, vous pouvez aussi faire des siestes plus courtes qui auront un effet identique – mais moins durable – sur votre métabolisme : les micro-siestes.
Ces siestes durent entre 2 et 10 minutes et permettent de faire disparaître la sensation de fatigue et de stimuler votre créativité.
Elles peuvent s’avérer utiles à l’approche d’une réunion importante, pour terminer un travail urgent ou encore pour stimuler votre esprit si vous sécher devant un sujet.
Le saviez-vous : l’artiste Salvador Dali était un expert de la micro-sieste. Il a mis au point un technique qui consiste à s’endormir avec une clé dans la main après avoir déposé une assiette sur le sol.
Au moment de l’endormissement, les muscles se détendent et la clé tombe sur l’assiette, provoquant un choc suffisamment bruyant pour un réveil instantané.
Au bureau, on connaît plus souvent la déclinaison de cette technique avec un crayon, plus pratique en open space !
Et vous, vous êtes plutôt sieste en calmspace ou micro-sieste au travail ? Chez Cyconia, on joint le geste à la parole et Maximilien a choisi son camp 😉
1 Principles and Practice of Geriatric Sleep Medicine, S. R. Pandi-Perumal, Jaime M. Monti, Andrew A. Monjan, décembre 2009.