05 Avr ROI : alors comme ça, la QVT, ça rapporte ?
Les entreprises comptabilisent trop souvent la mise en oeuvre d’une politique de Qualité de Vie au Travail (QVT) et d’engagement des collaborateurs – qu’elle concerne l’environnement de travail ou d’autres domaines – comme des coûts supplémentaires.
Dans des entreprises marquées par la culture du résultat, lever le nez d’un fichier excel pour analyser l’articulation des moyens avec les objectifs n’est pas toujours facile, tant la pression et l’exigence sont grandes.
Affirmons-le : la QVT est un levier direct pour la performance économique de l’entreprise. En d’autres termes, c’est un investissement. Eléments de preuve.
Sans QVT : les coûts tout court… et les coûts cachés
Avant d’expliquer pourquoi la QVT est un pari gagnant, commençons par le commencement : ce que coûte l’absence de politique de QVT. Négliger ou occulter de mettre en oeuvre des outils de QVT et d’engagement des collaborateurs coute cher, très cher.
Les coûts liés au stress professionnel atteignent des records en France avec 3 milliards d’euros dépensés (INRS et Arts et Métiers ParisTech – 2007) et le coût du désengagement des collaborateurs atteint 60 milliards d’euros (Gallup).
En 2013, l’enquête du projet européen Matrix et de l’EU-Osha (Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail) a révélé que le stress en situation professionnelle coûtait 617 milliards par an en Europe.
Nous percevons généralement la partie émergée du problème en calculant les coûts liés à l’absentéisme ou le turn over. Mais il demeure complexe de saisir les coûts cachés.
Des salariés démotivés, un turn over important et les risques psychosociaux influent très négativement sur les performances individuelles et collectives, et donc sur les performances de l’entreprise. Le présentéisme – à savoir le comportement d’un collaborateur d’une entreprise présent sur son lieu de travail, alors que son état, physique ou psychique, ou sa motivation l’empêche d’être productif – est devenu le casse-tête des dirigeants et du management.
L’exemple de l’investissement dans la santé et la sécurité
Les politiques de prévention et d’investissements dans la santé et la sécurité permettent de projeter les avantages d’une politique de QVT et d’engagement en entreprise.
En 2011, l’Association internationale de la sécurité sociale a mené une enquête sur le calcul du ratio coûts-bénéfice de l’investissement dans la santé et la sécurité au travail, en rassemblant les données de 300 entreprises dans 15 pays. L’étude a montré qu’un euro investi dans la prévention rapportait 2, 20 euros par an et par salarié.
L’EU-Osha (Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail) a établi qu’un euro investi en prévention sur la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux pouvait rapporter jusqu’à 13 euros.
Soyons un peu fous (audacieux ?) et mettons en parallèle la prévention santé et sécurité en entreprise et la QVT : pourrait-on imaginer qu’investir dans la QVT rapporte ? Et bien… oui.
Investir dans la QVT, un pari qui rapporte
En 2016, Terra Nova, La Fabrique de l’Industrie et l’ARACT Ile-de-France avertissaient déjà que la qualité de vie au travail était un “levier de compétitivité négligé” en France. Améliorer la qualité de vie au travail de ses employés – qui passe un tiers de leur temps au travail -, c’est leur permettre de s’investir davantage, de s’engager et de s’impliquer dans un projet, celui d’une entreprise.
On ne le dit jamais assez. Un salarié passe beaucoup de temps au sein de son entreprise. Il lui consacre de l’énergie, de la volonté, de l’intelligence. Il s’investit. Mais il attend de son entreprise qu’elle lui facilite la vie, qu’elle lui permette de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. Un collaborateur d’entreprise attend qu’elle investisse pour lui.
L’enquête réalisée par la Sodexo en 2016 et intitulée « SME’s challenges and quality of life at work » – “Les défis des PME pour la QVT” – a montré que 86% des entreprises ont constaté des gains de productivité après avoir mis en place des outils pour la QVT. La même étude a montré que l’amélioration de l’équilibre vie pro/vie perso a amélioré pour 74% d’entre elles… les ventes.
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